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Dur dur d’être un génie

16 décembre 2022 - Matthieu Fannière

Ils ont fait des découvertes majeures et pourtant, personne ne les a crus. Voici des scientifiques incompris et en avance sur leur temps.

Il a découvert la circulation du sang dans le corps.

William Harvey, médecin anglais

© PIKOVIT/SHUTTERSTOCK © PORTRAIT ESSENTIALS/ALAMY STOCK PHOTO

Pendant des siècles, on a cru qu’il existait deux sortes de sang dans le corps humain. L’un coulait dans les veines et fournissait les nutriments aux organes. L’autre circulait dans les artères et leur apportait chaleur et vie.

On croyait aussi que ces deux types de sang étaient consommés par les organes et que le corps devait donc en produire en permanence. En 1628, William Harvey comprend qu’un seul sang circule en continu dans le corps : il se rend aux organes par les artères, puis retourne au coeur par les veines. Il affirme aussi que c’est le coeur, et non les poumons, qui pousse le sang vers les organes.

Malheureusement, personne ne le croit et d’autres médecins publient même des livres pour réfuter sa théorie. Ses patients cessent de le consulter, ils le croient fou.

Pourquoi on ne l’a pas cru ?

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Un seul sang qui tourne en rond dans le corps ? Quelle drôle d’idée ! Harvey n’a pas réussi à expliquer comment le sang passait des artères aux veines. La découverte de Harvey a ébranlé des croyances médicales vieilles de 1 400 ans.

Et après ? 

Heureusement, Harvey obtient le soutien de son université. À la fin de sa vie, sa théorie est finalement acceptée par la communauté scientifique. Elle sera confirmée quatre ans après sa mort, quand l’Italien Marcello Malpighi découvre les capillaires. Ces vaisseaux sanguins minuscules relient les artères aux veines.

Il a compris d’où venaient les météorites.

Ernst Chladni, physicien allemand

© SCIENCE HISTORY IMAGES/ALAMY STOCK PHOTO

Longtemps, on a cru l’espace quasi vide. En dehors de la Lune, des étoiles et de quelques planètes, il n’y avait rien. Mais alors, d’où venaient ces pierres qui tombaient parfois du ciel ? Étaient-elles envoyées par les dieux ? Projetées par des volcans lointains ? Formées dans les nuages pendant les orages ?

Chladni lit tous les rapports sur ces « bolides célestes » et en conclut que ces pierres viennent de l’espace. En 1794, il publie un livre où il suggère qu’il s’agit de débris issus de la formation ou de la destruction de planètes. Mais ses collègues le tournent en ridicule.

Pourquoi on ne l’a pas cru ?

Des pierres dans l’espace ? Quelle affirmation saugrenue ! Avant de publier son livre, Chladni ne s’est jamais rendu sur les lieux d’une chute de météorites. Il n’a pas non plus interrogé de témoins. Il s’est contenté de compiler des rapports écrits par d’autres. C’est pourquoi il ne fut pas pris au sérieux.

Et après ? 

En 1803, l’astronome français Jean-Baptiste Biot enquête sur une pluie de météorites en Normandie. Son rapport confirme l’hypothèse de Chladni : ces météorites sont bien d’origine extraterrestre. Chladni peut alors poursuivre ses recherches et peaufiner sa théorie. Un minéral découvert dans une météorite porte le nom de « chladniite » en son honneur.

Elle a trouvé la composition des étoiles.

Cecilia Payne-Gaposchkin, astronome anglaise

© SCIENCE HISTORY IMAGES/ALAMY STOCK PHOTO

Au début du 20e siècle, on pensait que les étoiles avaient la même composition que la Terre : du carbone, du fer, du silicium, du magnésium, du calcium, ainsi qu’un peu d’hydrogène et d’hélium. Après avoir obtenu une bourse, Cecilia Payne-Gaposchkin part aux États-Unis pour étudier à l’observatoire de l’Université Harvard. Elle y analyse la lumière émise par les étoiles. En 1924, elle découvre que les étoiles sont en réalité majoritairement composées d’hydrogène et d’hélium. Quand elle fait part de sa découverte à son collègue Henry Russell, il lui répond que c’est impossible et la dissuade de publier sa découverte. Elle annonce tout de même ses résultats, mais, convaincue par Russell qu’elle se trompe, elle précise qu’ils sont très certainement erronés.

Pourquoi on ne l’a pas cru ?

De l’hydrogène et de l’hélium ? Certes, mais pas en si grandes quantités, rétorquent les chercheurs de l’époque. Le fait que Payne-Gaposchkin soit une étudiante, et surtout une femme, n’a pas joué en sa faveur.

Et après ? 

Quelques années plus tard, Russell réalise qu’elle avait raison. Il publie cette découverte en 1929 en reconnaissant qu’elle a été faite par Payne Gaposchkin. Grâce à elle, on sait maintenant que l’hydrogène est l’élément le plus abondant dans l’Univers. Cecilia Payne-Gaposchkin devient professeure d’astronomie et continue d’étudier les étoiles. Elle sera la première femme à diriger le département d’astronomie de son université. Un astéroïde a été nommé en son honneur.

On observe les étoiles depuis très longtemps. Fais ce quiz pour découvrir comment les anciennes civilisations interprétaient le ciel.

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